" Tu simules? "

Non. Voilà. Bon concrètement... J'ai du plaisir... il n'est donc pas vraiment nécessaire de simuler. Dans l'histoire de ma sexualité, une rencontre a marqué un tournant au niveau de mon expressivité. Au départ j'étais très pudique. J'associais les gémissements à du porno, et donc à du fake. Je bridais toute expression, tout au plus mon souffle s'accélérait ou ma main se crispait. Une conversation avec un partenaire ponctuel a été un déclic. - J'aurais aimé te faire jouir... - Ben j'ai joui... - T'as rien dit ?! - Qu'est-ce que tu veux que je dise ? - Ben que tu partages ! que je sache ce que tu es en train de vivre ! Il marquait un point. Effectivement, communiquer, partager,... ça avait un sens. Indiquer d'une manière ou d'une autre que j'aimais ce qui se passe, quand j'avais envie qu'il continue, que c'était le moment d'accentuer, que je montais... Ça avait du sens... Comme un barrage qui tombe libère les flots d'une rivière, mes gémissements trop longtemps contenus sont venus tout naturellement. Le plaisir s'en est vu augmenté... j'y vois deux raisons : d'une part, donner des indices de ce qui se passe pour moi c'est plutôt bénéfique ! D'autre part, laisser aller l'expression libère aussi le plaisir. Même seule ! lorsque que je m'autorise à exprimer un orgasme solitaire, il est beaucoup plus puissant qu'un orgasme dont je tente d'étouffer l'expression. Je dois préciser au passage qu'il n'y a pas "un orgasme". Ni même deux, si vous pensez clitoridien/vaginal. - L'orgasme explosion, qui advient d'un coup et qu'on prend pour "modèle-type", c'est plutôt seule en fait, même si ça arrive parfois aussi dans l'interaction. - Il y a surtout les orgasmes qui viennent par vagues, des vagues plus ou moins grandes, plus ou moins nombreuses... "T'as joui?"... oui ! "Combien de fois ?" Je ne sais pas ! Absurde de compter. Compter des éjaculations c'est facile, compter des vagues, beaucoup moins. A partir de quelle hauteur ça compte ? et si c'est une vaguelette ? les vaguelettes sont agréables aussi même si moins puissantes. Et vraiment, à ce moment-là, je préfère surfer sur les vagues que les compter ! - Et puis, il y a l'orgasme planant : je suis shootée à l'endorphine et je comprends dans ma chair l'expression "monter au 7e ciel". - Et puis plein de nuances et de combinaisons. ... Et la fontaine ? Elle est rare, immaîtrisée et imprévisible. Elle n'est ni mieux ni moins bien que les orgasmes sans "squirt". L'acharnement n'est pas une voie qui y mène. Je vais néanmoins évoquer une exception. Je simule quand... on m'ordonne de jouir. Je suis tellement certaine que l'orgasme n'a aucune chance d'arriver si on me met la pression que la simulation est la seule solution. A bon entendeur... Et voici le chapitre 4 ! Les images sont d'un artiste que j'aime beaucoup aussi : Alphachanneling. Un livre reprenant ces œuvres trône dans ma chambre, je varie les pages... The Utopian Erotic. Tout un programme. Et ici une dernière photo qui ne trouvait pas sa place dans les chapitres, la peinture est de Paul Avril.